Danser devant la famille pour un gala de fin d’année, danser sur une scène pour un concours, analysé et noté par un jury de danseurs pro, ou danser en atelier d’art-thérapie? Evidemment le cadre et donc les effets ne sont pas les mêmes… ! L’art-thérapie oublie les contraintes des exigences techniques pour aller cueillir le fond du fond et laisser librement remonter ce qui vient. Alors, on danse ?
La danse, source d’émotions pour le public
Hier j’ai accompagné notre fille à un concours de danse. Un gros et bel évènement par sa taille. Plusieurs centaines de groupes de danseurs, classique, moderne, contemporain, hip hop, ont donné leur énergie, leur talent, leurs tripes sur la scène d’un grand théâtre. Notés à chaque passage par un jury de danseurs au pédigrée impressionnant, sortis de l’Opéra de Paris ou des meilleurs conservatoires. Franchement, c’était beau, c’était fort. Ultra émouvant de voir ces ados se donner sur scène dans des chorégraphies multiples sur des musiques de tous les genres. Assise dans mon petit fauteuil moelleux, je me suis laissée totalement embarquer. Je suis partie en voyage, un vrai moment d’évasion qui fait du bien !
Merci à tous ces jeunes qui ont bossé des mois pour offrir ce cadeau au public, qui nous ont nourri les yeux et le cœur! Merci pour ce moment hors du temps.
Le stress du danseur en spectacle
Ça c’est ma version : la spectatrice admirative et la maman confite de fierté et de bonheur.
Et puis de l’autre côté de la scène, il y a les coulisses. Des ados heureux d’avoir cette occasion de montrer leur talent passionné. Fiers d’avoir abouti un vrai boulot corporel aussi sportif qu’artistique. Mais aussi des ados qui ont le trac, le stress, la pression. La salle qui craque de monde. Et ces 3 ou 4 petites minutes pour se montrer sans 2è chance pour rattraper une erreur technique ou une faute de synchro. C’est stimulant pour eux, c’est porteur. Ils ont fait le choix d’être là, poussés par leurs profs mais libres, mais c’est aussi stressant. Et très décevant si le passage a été laborieux. La frustration qui en découle n’est pas des moindres…
La danse thérapeutique, synonyme de liberté
L’art-thérapie c’est exactement l’inverse. En concours, les jeunes sont stimulés pour réussir, gagner, être beaux, être bons. Ils grandissent par ce biais. Mais en art-thérapie on oublie justement toute cette exigence, on oublie le jury, les notes, la technique et le résultat. Pas de déception possible, on s’exprime, on laisse venir ce qui vient et c’est un autre voyage intérieur.
Ces ados, ceux qui sortent frustrés de ce genre de concours parce qu’ils n’ont pas été les meilleurs, auraient besoin d’être libérés de cette pression. De danser librement, d’ improviser, pour exprimer leurs tripes et leur talent de façon thérapeutique !
Après la technique et l’exigence, la danse-thérapie pour ouvrir et libérer ! On devrait prévoir ce cocktail, à mon avis nécessaire pour un épanouissement artistique durable.
Les amis, si vous faites des pointes dans votre cuisine devant votre cocotte en ébullition, n’oubliez pas de relâcher la pression et la vapeur, et de laisser jaillir la vie !