Etre, tout simplement…Panne d’inspiration, page blanche, calme plat, ennui, petit creux de faim et de soif…Et si en s’y abandonnant, on visitait une part essentielle de soi ? Et si en accueillant cet état d’une simplicité déconcertante, on se raccordait à ce simple et incroyable fait : celui d’être ?
Une panne d’inspiration peut être source de mieux-être!
Au démarrage de cette nouvelle chronique, je me suis sentie un peu sèche, creuse, pas spécialement inspirée et pourtant prête à écrire quelque chose, étrange comme ambivalence non ? Mais comment se lancer sur un sujet quand on n’a pas la moindre idée d’un commencement ni d’un but ?
Et puis je me suis proposée ce mini défi : et si j’accueillais cet état, cet espace creux, cette page toute blanche, cet état d’attente tout en doute et en questions ? Mais oui si je laissais exister cet état tout simplement ? Si je l’admettais, si je l’accueillais, si je lui permettais d’être là, de me déranger même?
Plutôt que de laisser monter le stress en espérant que l’inspiration monte à tout prix et en me focalisant sur le besoin de tout analyser et de tout décortiquer, ou au moins d’être un peu créative, si je m’ouvrais au fait que là, cette fois et à ce moment, il n’y a rien qui boue, pas de bulles qui montent, pas ce remue-ménage créatif intérieur habituel, y a rien, c’est le calme plat…
S’abandonner à l’ennui et au creux pour accueillir son être
Si je m’abandonnais à cet espace intérieur même si je trouve qu’il sonne creux, même si je m’y morfonds, je m’y ennuie ? Si je faisais confiance à ce qui est tel que c’est, même quand c’est tout pauvre, tout nu, pas spécialement sautillant ni rebondissant ?
C’est bon aussi de s’ennuyer de temps en temps.
Voilà, abandon et confiance…facile à dire parce que mine de rien, c’est ultra difficile comme défi ! Quand on a une nature intérieure plutôt fourmillante et agitée, et que tout à coup la ligne est plane, on a plutôt tendance à s’inquiéter. Y a quelqu’un là-dedans ? Réveillez-vous idées multiples, ! Revenez plans, projets !
Accueillir le simple fait d’exister
Il me semble que cette attitude d’accueil à soi-même dans cet espace en creux, cette audace de l’abandon à ce qui est simple en nous, est très importante tout simplement parce qu’elle rejoint sans doute la part la plus profonde de nous : le simple fait d’exister.
Rejoindre ce simple fait incontournable et incontrôlable qu’est celui de notre existence. Vertigineux non ?
L’art-thérapie comme lieu d’abandon positif
ET voilà l’art-thérapie sur le tapis : on n’y cherche pas midi à 14h, mais à prendre le temps de redescendre à cet endroit tout simple, tout pauvre, à l’endroit de cette page blanche. Pas en créant des œuvres faramineuses justement, mais en se laissant être, comme ça, non clinquant, aidé à cette confiance, à cet abandon, par le thérapeute accueillant.
Comme l’âme du violon est au creux de l’instrument et fait sa vibration unique, notre âme est au creux de nous-mêmes et est la vibration de notre être unique.
Je suis, tu es, nous sommes ! Un bon ptit programme aussi thérapeutique que métaphysique non ?
Allez ! Sortez les violons !