La fatigue comme ressource ?  Et si nos états de fatigue, qui nous ralentissent ou nous stoppent dans nos élans d’actifs hyper toniques, nous permettaient de découvrir la vie sous un autre angle ? Se poser par contrainte pour se découvrir positivement disponibles… ?  La limite corporelle qui permet un retour à la source… L’art-thérapie comme lieu d’accueil de cette fatigue pour aller plus loin, toujours plus loin dans la belle présence ! Mais oui baillons à gosiers déployés !

La fatigue a du sens

A certaines périodes, Les virus nous agressent, les froids chauds nous enrhument. On lutte contre le froid et l’humide, il fait gris, on a du mal à se lever. On se mettrait bien les pieds dans 1 charentaise géante assis au bord d’un feu entre 2 coussins chauffants. Il est temps de cocooner, de chouchouter notre corps. Mais je trouve qu’on a vite tendance à se rebeller contre cet état de fragilité qui nous brise nos élans dynamiques et nos envies d’assumer mille activités à la fois.

Mais si cette fatigue est là, n’y a t il pas du bon à la vivre? La fatigue a du sens. Elle permet forcément d’expérimenter autre chose que l’énergie. Dans cette expérience, il y a nécessairement une sagesse à retirer.

La fatigue nous pose par obligation, nous contraint à ralentir, à freiner, voire nous stoppe totalement, nous immobilise.

Nous poser dans notre état, quel qu’il soit

Et cet état de ralenti ou d’arrêt, si on l’accueille, nous rend incroyablement présents. Il nous rend disponibles, dispo au réel, dispos à ceux qui sont là. Dispo à nous-mêmes, dispos à écouter, à déployer notre capacité d’écoute.

La fatigue corporelle, parce qu’elle nous rend impuissants à faire et à être actifs, nous modifie profondément à l’intérieur. Je dirais presque qu’elle peut être la clé de déverouillage et d’ouverture de nos sens. Ils ont enfin un espace et du temps pour être pleinement mis en pratique. Posés par la fatigue, arrêtés dans notre rythme habituel, on a le temps de poser notre regard avec lenteur et application, d’écouter en détail, de sentir et resentir, de goûter, de toucher.

Regarder la vie autrement, écouter à une autre profondeur, sentir le cœur des autres, goûter la joie d’être, même fatigués, toucher à l’essentiel….

L’art-thérapie, le lieu où déposer la fatigue

Vous me direz : oui oui peut être, c’est joli la fatigue vue sous cet angle positif, mais l’art thérapie dans tout ça ? Et bien, l’art-thérapie les amis, peut être à mon sens cet espace où la fatigue tapie en nous, bien planquée, refoulée, repoussée parce qu’elle nous « pompe l’air » c’est le cas de le dire, peut enfin trouver sa place saine, peut avoir le droit de remonter et de s’imposer.

L’art thérapie peut être le lieu dans lequel on a le droit de s’avouer fatigués. Sans que ce soit un gros mot effrayant. Un espace où l’on admet sereinement la fatigue. On l’accueille, on y consent. On s’ouvre à une nouvelle disponibilité, à cet état de belle présence simple qui au final nous ressource !

Mais oui, voilà ! la boucle est bouclée, si fatigués  nous sommes, profitons en pour savourer la joie d’être dispo à la vie !