Le clown, vibrant dans l’instant présent du ressenti corporel, libre d’être lui-même et d’exprimer ce qui vient, autorisé à être, hors des conventions et du conformisme… Un moyen art-thérapeutique de premier choix !
Etre clown, c’est ETRE
Est-ce que vous avez déjà eu l’occasion d’être clown ou clownette ? De faire un stage, quelques heures, quelques jours ? Voilà une expérience pleine de libération oxygénante et réparatrice. En clown, une fois nippé de façon généralement improbable et drôlesque, on chausse son nez, discrètement, à l’abri des regards, dans l’intime de soi même, et puis on se retourne, on se rend disponible au réel et on se laisse être…
Se laisser être, concrètement, qu’est ce que cela veut dire? C’est être là, lâcher. Mettre de côté le mental et ses multiples manettes de contrôles et oser ressentir le réel dans l’instant…
Une expérience libératoire
A la différence du théâtre, et c’est ce que je trouve particulièrement libératoire et soignant, il n’y a rien à prévoir. Rien à construire, et rien à jouer ! En fait, y rien à faire, génial non ?
Il n’y a rien à faire, comme le décrit le solo pour clown de notre ami Fabrice Hadjadj. Rien à faire ! Laisser notre propre présence prendre toute sa place. Se mettre où elle veut sur la scène, à l’avant, à l’arrêt, en mouvement, les yeux fermés, ouverts, qu’importe! Juste, dans cet accoutrement hallucinant, avec ce gros rond rouge en guise de pif, laisser s’exprimer ce qui est là, dans le corps, dans les pieds, dans les tripes, dans le cœur! S’abandonner à ce que le corps vit,. Se mettre à l’écoute de son corps en confiance et se laisser improviser tel quel, sans rien forcer, sans programmer !
Une pratique soignante
Comme c’est salvateur ! L’habit, le nez, sont là comme des mises en valeur de cette simple présence. Comme des révélateurs de la présence corps et cœur, comme une enveloppe de lumière.
Je trouve d’office soignante cette pratique du clown qui se laisse être, dans ses émotions de l’instant, même quand c’est vécu dans un atelier non officiellement thérapeutique. Et s’il est pratiqué dans le cadre de l’art-thérapie, alors c’est d’une puissance d’autant plus extraordinaire ! On y trouve la plaisir de la reconnexion au corps, ce plaisir absent de nos injonctions mentales, le plaisir de la reconnexion à soi et aux autres parce que le clown est en relation, par sa présence offerte, avec un autre, avec le public, dans un partage en écho.
C’est un puissant moyen de s’exprimer tel quel et de se libérer ! On lâche tout conformisme, toute censure ; On est dans le sensori-moteur de pied en cap, libre d’exprimer ce qui vient. Et cette expression libre est source d’un vrai sentiment de sécurité intérieure. Au delà des lois ou des dogmes, on peut faire là l’expérience de la seule sécurité vitale : celle de pouvoir être soi.
L’art-thérapie comme espace d’expression totalement autorisée !